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  • Bio

    François Burland est né le 18 août 1958 à Lausanne. Après une scolarité irrégulière, il se lance dans quelques tentatives de formation professionnelle qui s'avèrent infructueuses. Puis, il espère suivre l'école des beaux-arts mais, il est refusé. De l'école, il garde un mauvais souvenir car il est réfractaire aux normes et avide de liberté. L'art sera pour lui synonyme de cette liberté tant convoitée, un moyen d'expression personnel dégagé des règles strictes imposées par le dressage scolaire et social. C'est à travers ses lectures et auprès de ses grand-mères qui peuplent son imagination de leurs récits, que Burland aura accès au savoir non scolastique, encouragé et soutenu dans son parcours solitaire par des personnes significatives qu'il rencontrera.

    A l'âge de dix-sept ans, il décide de devenir peintre en tant qu'autodidacte. Dans un premier temps, il traverse une période d'errance et de recherche puis, commence à s'exprimer par un univers haut en couleurs et d'une vive luminosité, peuplé d'êtres hybrides et fantastiques mettant en scène le combat entre l'homme et la bête. Dès 1988, en porte-à-faux entre deux cultures, il partage sa vie entre le Mont Pèlerin et le Sahara où il entretient de forts liens d'amitié avec les Touaregs. Ce contact étroit avec le désert bouleverse sa vie et marque un tournant décisif dans sa création. Néanmoins, l'artiste ne décrit ni le désert, ni ses habitants, ses dessins témoignent des sensations qu'il éprouve lors de ces séjours, de son émotion.

    Le moteur de l'œuvre de François Burland consiste en la présence de formes qui évoquent des réalités en opposition telles que protection et agression, lumière et ténèbres, oppression et liberté et qui sillonnent tout son travail. La chasse est un de ses sujets de prédilection qu'il interprète à travers des êtres mi-humains mi-animaux. Ce mécanisme d'identification révèle qu'à force de traquer la bête, on l'assimile en devenant semblable à celle-ci. Du combat, thème majeur de l'œuvre, sont saisis le moment qui le précède et/ou son déroulement, jamais le dénouement. L'artiste exalte le processus de lutte pour la survie en rappelant ainsi que dans l'existence, il n'y a ni vainqueur ni perdant, ni commencement ni fin, mais plutôt un mouvement continu où alternent vainqueurs et perdants, commencement et fin, dans un cycle éternel. Dans les dernières œuvres, le combat semble s'éclipser au profit d'une cohabitation pacifique entre l'homme et la bête.

    Les dessins sont réalisés au néocolor, au stylo bic ou à la plume sur papier d'emballage. Avec des matériaux de récupération, l'artiste construit des engins d'évasion : bateaux, avions et voitures.

    L'œuvre de François Burland est rattachée à des réalisations artistiques affranchies de l'art académique. Elle combine, sans hiérarchisation, des sources issues de l'histoire de l'art comme les enluminures du Moyen Age, de l'art populaire, ou encore d'un art plus ancien, celui des sociétés dites primitives telles que celles du Sahara ou celles du continent Océanien. Toute cette imagerie ainsi que celles de récits épiques que l'artiste affectionne stimulent une imagination débordante. Il conjugue ces souvenirs visuels avec ses fantasmes les plus profonds.

    En 1984, l'œuvre de François Burland rejoint la Collection de l'Art Brut à Lausanne dans la section Neuve Invention. Elle figure également au Site de la Création Franche à Bègles, au Fond National d'Art Contemporain en France et dans de nombreuses collections publiques.