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Info
Louis Soutter, thèse de Michel Thévoz, L'Age d'Homme, 1974
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Soutter
http://www.dailymotion.com/video/xsd1cx_louis-soutter-le-tremblement-de-la-modernite-documentaire_creation
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Bio
1871, Morges (Suisse) - 1942, Ballaigues (France)Ingénieur, architecte, peintre et musicien, Louis Soutter a un début de vie brillant et mouvementé : études d’ingénieur à Lausanne, d’architecture à Genève, de violon à Bruxelles, puis de peinture à Lausanne et Paris, mariage avec Madge Fursman, une jeune Américaine rencontrée à Bruxelles, installation aux Etats-Unis, où il vit de cours de dessin et de violon, avant de devenir directeur du département des Beaux-Arts au Colorado College. Même si sa vie professionnelle et sociale semble être une réussite, Louis Soutter est malade et dépressif. Il revient en 1902 en Suisse et reprend sa carrière de violoniste à l’orchestre du théâtre de Genève et à l’orchestre symphonique de Lausanne. En 1922, il est placé à la maison de santé d’Eclagnens (Vaud), puis à l’asile de Jura à Ballaigues (Vaud), où il passera la fin de sa vie. A partir de 1927, son cousin, Le Corbusier, s’intéresse à ses dessins et le soutient. Bien que la plupart de ses dessins ne soient ni signés ni datés, il est possible d’y distinguer quelques grandes étapes : d’abord, de 1923 à 1930, une période de dessins à la plume et à l’encre de Chine, ou au simple crayon, qui représentent des scènes exotiques ou pittoresques, mais aussi des scènes de l’asile ; puis, de 1930 à 1935, une période maniériste de dessins à l’encre de Chine, avec des personnages tourmentés, enchevêtrés ; enfin, de 1937 à 1942, une période de grandes planches à l’encre de Chine, la plupart "au doigt", inscrivant une multitude de figures d’une intensité extrême, avec souvent l’effigie de Jésus crucifié. "Même si Soutter n’a pas échappé à toute influence, écrit Michel Thévoz, il est indéniable que ses rapports à la tradition et au contexte artistiques sont plus détendus que chez n’importe quel artiste socialement intégré. Ils ne procèdent pas d’une assimilation globale, mais seulement d’emprunts circonscrits. [...] Comme dans le rève, le lapsus ou le jeu de mots, les signifiants dérobés au monde diurne ou rationnel sont entraînés dans l’inconscient et soumis à un traitement qui change radicalement le sens." VOIR AUSSI : THEVOZ (Michel). Louis Soutter ou l’écriture du désir, Lausanne, Editions L’Age d’homme, Zurich, Institut suisse pour l’étude de l’art, 1974.
1871, Morges (Switzerland) - 1942, Ballaigues (France)
Engineer, architect, painter and musician, Louis Soutter had a great as well as stormy beginning of professional career : engineering studies in Lausanne, studies of architecture in Geneva, violin in Brussels, then painting in Lausanne and in Paris, marriage with Madge Fursman, a young American whom he met in Brussels, moving to the United Stated, where he lived from giving drawing and violin lessons before he became the director of the Department of Fine Arts at Colorado College. Even if his professional and social life seemed to be a success, Louis Soutter felt ill and depressed. In 1902, he returned back to Switzerland to take up the career of a violinist in the Orchestra of the Geneva Theatre and the Symphonic Orchestra of Lausanne. In 1922, he was institutionalized in the hospital of Eclagnens (Vaud) and later in the retirement home (asile de Jura) in Ballaigues (Vaud) where he would spend the rest of his life. In 1927, his cousin Le Corbusier became interested in his drawings and started to support him. Even if the majority of his drawings are neither dated nor signed, it is possible to distinguish several phases in his artistic production. First, the time between 1923-1930, a period of pen and Indian ink or pencil drawings, which represent not only exotic or picturesque scenes but also events from the retirement home. From 1930 to 1935, a manneristic period, during which Soutter produced Indian ink drawings with tortured, entangled figures. Finally, between 1937-1942, the period of large plates in Indian ink, most of them "finger plates," picturing a multitude of figures of extreme intensity, often representing the effigy of crucified Jesus. "Even if Soutter did not escape all influence, writes Michel Thévoz, his relationship to tradition and artistic context is undeniably much looser than that of any other socially integrated artist. It is not based on global assimilation but only on limited borrowings. [...] Similarly to a dream, lapsus or a word play, the signifiers stolen from the diurnal or rational world are pulled in the unconscious and subjected to a treatment that radically changes their meaning."
SEE ALSO : THEVOZ (Michel). Louis Soutter ou l’écriture du désir, Lausanne, L’Age d’homme, Zurich, Institut suisse pour l’étude de l’art, 1974.
Source ABCD